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Nathalie Leroy : donner une nouvelle perspective aux métiers de la communication
Rédigé par Mathieu JAHNICH, publié le 14 février 2021
Ce nouvel opus du cycle de témoignages « La #comresponsable en action » donne la parole à Nathalie Leroy qui dirige Com’ un éco, cabinet en stratégie de marketing et communication éco-responsable.
« Le développement durable est une chance et non une restriction dans nos vies. Une chance de porter un regard différent, de changer de lunettes pour voir le monde différemment et d’enrichir nos métiers, de passer de quantitatif au qualitatif. Une chance pour se réinventer voire inventer un nouveau mode de communication et de valorisation des savoir-faire ».
Nathalie Leroy : « donner une nouvelle perspective aux métiers de la communication »
Bonjour Nathalie ! En quelques lignes, pouvez-vous décrire votre parcours et la fonction que vous occupez actuellement ?
Après plus de 15 ans d’expériences au sein de PME aux services marketing et communication, je décide en 2014 de renforcer mes compétences par la réalisation d’un Master 2 en Communication Ecocitoyenne et Développement Durable. Issue d’une famille d’entrepreneurs, je me lance alors à mon tour dans l’entreprenariat, d’abord dans les Alpes Maritimes puis dans les Pyrénées Atlantiques. J’ai donc créé mon propre cabinet en stratégie de marketing et communication éco-responsable. Mon souhait premier tendre vers des clients qui sont en cohérence avec mes valeurs, les soutenir dans leur démarche et travailler avec eux à valoriser au plus juste l’ensemble de leurs engagements. Je me suis ainsi entourée de prestataires de qualité partageant les mêmes valeurs de respect et de durabilité.
À quel moment avez-vous « basculé » dans une approche plus responsable de votre métier ? Savez-vous ce qui a provoqué votre prise de conscience ?
J’ai toujours été sensible à mon environnement. Pratiquante dès mon plus jeune âge de sport de montagne, j’ai naturellement appris à respecter mon terrain de jeu favori. Ces valeurs se sont alors diffusées dans ma vie quotidienne, au départ personnellement puis professionnellement. En ayant ce goût du respect de l’autre et de mon environnement, j’ai naturellement acquis des compétences liées à mon métier sur ce thème et pris en charge des projets liée à la RSE, au développement du marché bio, au lancement de nouveaux business model…
Concrètement, comment se traduit votre engagement dans votre activité au quotidien ? Avez-vous le sentiment de faire un métier différent d’avant/des autres ?
Effectivement, même si j’ai toujours été sensible à l’écoresponsabilité, l’impératif de communiquer de façon éco-responsable n’a pas été ancrée dès le début de ma carrière. Au fil de l’eau, les compétences s’acquérant, les mentalités évoluant, les attentes marché également, j’ai construit ces expertises en éco-responsabilité. Ainsi, petit à petit j’ai évolué vers de la communication éco-responsable, à la fois au sein de mes pratiques mais également en jouant un rôle de sensibilisation de mes collègues, mes clients et partenaires à ces enjeux. Cette prise de conscience de tous, à tous les niveaux, est pour moi est une vraie chance. Je le répète régulièrement lorsque j’échange avec d’autres confrère, le développement durable c’est une chance et non une restriction dans nos vies. Une chance de porter un regard différent, de changer de lunettes pour voir le monde différemment et d’enrichir nos métiers, de passer de quantitatif au qualitatif. Une chance pour se réinventer voire inventer un nouveau mode de communication et de valorisation des savoir-faire.
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ? Y a-t-il des idées reçues contre lesquelles vous devez lutter ?
La principale difficulté que j’ai rencontrée en entreprise en tant que salariée et puis maintenant en tant que consultante c’est l’étiquette d’ « écolo ». Terme qui est souvent utilisé de façon péjorative, clivant et enfermant dans un statut, sans souplesse. Je ne suis pas ce statut là et mon métier non plus. Avoir des convictions, des valeurs, ne signifie pas que nous ne sommes pas capable d’écoute, de compréhension, de pas vers son prochain moins engagé. Je suis ouverte et respectueuse, avec de la bienveillance pour l’autre. C’est donc parfois difficile, lorsque l’on est engagé d’être écouté sans a priori de son interlocuteur.
À l’opposé, quelles sont les satisfactions que vous trouvez dans votre activité ? Où puisez-vous votre énergie ? Est-ce que vous aimez votre travail/activité et pourquoi ?
Je ne suis pas découragée car toutes les lignes et métiers bougent. Les mentalités évoluent, même si certains discours et actes de communication sont encore pleinement à l’opposé de ce qui me parait aller dans le bon sens. Mais je ne détiens pas la vérité non plus, donc il est important de rester modeste et de pratiquer, à mon niveau également la meilleure des pratiques pour tous : le petit pas. Pour un meilleur ancrage et une vraie avancée.
Pouvez-vous nous présenter un ou deux projets/réalisations dont vous êtes particulièrement fière ?
Deux expériences pleinement différentes : la réalisation au sein d’une PME d’une stratégie de communication interne efficace pour créer un sentiment d’appartenance, de cohésion et de compréhension de la stratégie de l’entreprise pour du personnel répartis sur toute la France. Il me parait clé que la stratégie de communication RSE commence par la communication interne, les collaborateurs étant tous, les communicants extérieurs de l’entreprise. J’ai construit une stratégie efficace reposant notamment sur des rencontres deux fois par an sur les actualités et fondamentaux de l’entreprise : visite d’une exploitation bio et dégustation des produits, rencontre avec un entraineur de rugby local dont nous sponsorisions l’équipe, construction des valeurs de l’entreprise par la construction d’une œuvre artistique accompagné par une artiste et une collaboration de mécénat…
La seconde auprès de chargés de communication dans les collectivités locales, dans le cadre d’un marché public avec l’ADEME. Une formation sur trois jours à travers plusieurs lieux de la Nouvelle Aquitaine permettant de transmettre un savoir faire de communicant écoresponsable, des clés sur la communicant engageante et persuasive, les civic tech, le green it… pour sensibiliser les usagers, les élus, les entreprises privées sur l’économie circulaire et la prévention des déchets.
Pour terminer, avez-vous un conseil à donner ou une idée force à transmettre aux lecteurs de ce blog ?
Il me parait clé, parce que cela me parait une évidence dans la façon dont nous devons exercer notre métier mais aussi parce que nos métiers sont fortement décriés, que nous, collectivement, les métiers de la communication, sachions nous réinventer et créer une nouvelle perspective à l’avenir de nos métiers.
Mais tous les communicants ne sont pas prêts. Il faut alors pouvoir, avec respect et écoute, convaincre, donner envie et donner un sens à cette évolution auprès des communicants moins enclins à adopter ces valeurs. Et ainsi les encourager, petit pas par petit pas, à faire évoluer leurs pratiques pour le bien de tous, de leurs clients mais aussi leurs métiers. Sans dogmatisme et avec respect de toutes les parties prenantes. Nous ne détenons pas la vérité, il est donc important que dans ces périodes de débat sur une publicité responsable et au-delà sur les métiers de la communication, nous conservions ce postulat de respect et d’ouverture en bienveillance au débat pour évoluer ensemble vers un bien commun.
Pour suivre l’actualité de Nathalie, rendez-vous sur son profil LinkedIn ou sur son site web.
Crédit de la photo portrait : Laurent Toral.
La #comresponsable en action
Dans le contexte actuel de remise en question de la filière communication, le cycle d’entretiens « La #comresponsable en action » valorise les professionnelles et les professionnels qui s’engagent dans des pratiques plus responsables. Chez l’annonceur, en agence ou freelance, dans le privé, le public ou le secteur non-marchand, avec une certaine expérience ou un regard neuf… toute la diversité de la filière communication est représentée. Quel a été leur parcours ? Quelles sont les difficultés rencontrées et les sources de satisfaction ? Quels sont les projets dont elles ou ils sont particulièrement fières et fiers ?
Retrouvez sur cette page la liste de tous les témoignages.
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